Il y a des plaisirs innés, simples, évidents, qui sont les mêmes pour tout le monde. Un sourire échangé, une parole agréable, le bonheur sur le visage d’un enfant, un éclat de rire. N’importe qui comprendrait, à la vue de ces situations, que les gens sont heureux. N’importe qui, mais pas moi. Je suis ce qu’on appelle autiste, ce qui signifie que j’ai des difficultés à reconnaître les émotions. Celles des autres comme les miennes. Les émotions joyeuses sont plus faciles à repérer. Mais pour les émotions complexes, comme la colère ou le dégoût, c’est l’enfer. Je ne sais même pas dire que mon interlocuteur.trice me montre quelque chose. Son visage est comme une page blanche, sans expression.